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Pour une histoire du Web juridique français
Les six sites qui ont compté au début

Internet est un média "chaud", branché sur l’actualité. Certes. Mais connaître les pionniers ou les origines de certains sites web ou listes de discussion a son importance. Pour les historiens. Et pour les autres.

Une histoire du Web juridique français ne devrait pas oublier six sites web et leurs auteurs, qui ont "lancé" le Web juridique français de 1996 à 1998 :

 rabenou.org, de Jérôme Rabenou, bien sûr, étudiant en droit à l’époque, aujourd’hui webmestre du Conseil constitutionnel. Lui et son équipe saisirent les premiers codes en ligne, sur son site web. Ils animèrent aussi les débuts de la liste de discusssion droit-net [1]

 AMGOT [2] et la liste Law-France de Roger Wiesenbach ont diffusé le sommaire du Journal officiel dès 1996

 Adminet JO [2] (site actuel) puis droit.org [2] (site actuel), réalisé principalement par Pierre Mayeur, fonctionnaire du Sénat (pour la rédaction), Robert Mahl, chercheur et enseignant en informatique au Centre de recherches en informatique (CRI) de l’Ecole des Mines de Paris (ENSMP) (pour les serveurs web, les programmes de copie des textes officiels et le moteur de recherche). Ce JO sur Internet est une idée de Christian Scherrer, haut fonctionnaire au ministère de l’Industrie. A lire à ce sujet : deux présentations techniques d’Adminet JO. Et une interview de Robert Mahl du 15 avril 1998

 le Conseil constitutionnel [2] (site actuel), avec Stéphane Cottin, alors responsable de la documentation et premier concepteur du site. Le site du Conseil fut le premier site web d’une institution publique française. Il fut suivi de peu par ...

 le site du ministère des Finances [2] (site actuel). A l’époque, le serveur était finances.gouv.fr, fin 2004, il devint minefi.gouv.fr

 le site du Sénat (site actuel) [2] fut lancé fin 1996. Cette institution a toujours compté des membres très partisans des nouvelles technologies. Son site, depuis, a toujours eu une longueur d’avance sur celui de l’Assemblée nationale.

Inutile de dire que sur ces six sites, les quatre derniers cités sont toujours des sites juridiques de premier plan, que Stéphane Cottin a monté son site personnel, devenu sous sa version blog un incontournable, et que le site du Sénat et du Minefi ont été rejoints par ceux de l’Assemblée nationale et des autres ministères.

Et pour savoir quels étaient, en 1998, les autres sites web incontournables — même s’ils n’ont pas fait partie des tout premiers pionniers —, consultez encore une fois l’Internet Archive et parcourez la première version de mon annuaire de sites juridiques français, tel que publié à l’époque, avec ma complicité, par l’Université de Washburn sur leur annuaire WashLaw [3].

Notes

[1Les archives de droit-net sont disponibles et remontent à ses débuts en 1996.

[2Version archivée par l’Internet Archive (archive.org).

[3Plus précisément, mon annuaire était publié dans la rubrique Foreign and International Law (ForIntLaw) de WashLaw. Il s’intitulait assez pompeusement "Emmanuel Barthe’s Bookmarks : Sélection de sites Web en droit français des affaires". WashLaw et ForIntLaw sont toujours vivants.