Plateforme en ligne Dalloz : le contenu
Contenu : top. Ergonomie : des améliorations possibles
La plateforme en ligne Dalloz déjà annoncée ici vient d’ouvrir, avec ses quatre accès matières et surtout ses quatre rubriques Actualité, Codes, Revues et Encyclopédies [1].
Je la passe ici rapidement en revue [2].
Un contenu beaucoup plus riche, sans commune mesure avec ce qu’il y avait avant (c’est-à-dire le Recueil Dalloz depuis 1990 et l’AJDA, chacun avec leur newsletter) :
- Codes : civil, NCPC, pénal, procédure pénale, commerce, sociétés, administratif, électoral, fonction publique, collectivités territoriales, urbanisme
- revues (depuis 1990 [3]) : AJ Famille, RTDCiv., Recueil Dalloz, AJ Pénale, Revue de sciences criminelles, Revue des sociétés, RTDCom., AJDA, AJFP, RFDA, Recueil Lebon
- encyclopédies (Répertoires) : droit civil, procédure civile, droit pénal, droit commercial, droit des sociétés, contentieux administratif, collectivités locales, responsabilité de la puissance publique.
Bref, côté contenu et présentation, on pense vite au produit du rival LexisNexis.
Toutefois, les problèmes d’ergonomie (notamment ces fenêtres pop-up), de conception du moteur de recherche et de time-out de la version précédente demeurent. Or, ce qui fait la force de la plateforme LexisNexis-Jurisclasseur, ce n’est pas son seul contenu, c’est aussi son ergonomie, autrement dit sa *facilité* d’utilisation [4]. Dalloz présente le multifenêtrage comme la possibilité d’afficher plusieurs documents en même temps à l’écran, et l’intention est bonne, mais en pratique, les écrans d’aujourd’hui n’offrent pas la place de le faire et cette technique peut au final désorienter l’internaute [5].
Côté prix, enfin, on note pour un accès simultané à tout la base (i.e. les quatre matières) le prix de 2000 euros. Ce montant rappelle fortement celui de LexisNexis-Jurisclasseur pour un juriste exerçant en solo. La où est la différence, c’est qu’ici, d’une part, on parle d’accès *simultané* et d’autre part, on peut se limiter à un morceau de la plateforme (entre 950 et 1250 euros HT pour une seule matière, et entre 1200 et 1500 euros HT pour deux). Les pénalistes et les publicistes apprécieront, les spécialistes du droit des affaires un peu moins, car pour eux les obligations et les sûretés sont autant du droit civil que du droit des affaires.
Dalloz ne propose pas une offre globale unique et fait preuve d’une certaine souplesse commerciale.
Emmanuel Barthe
documentaliste juridique
responsable du groupe de travail Test et formation sur les produits électroniques juridiques (groupe dit "Juriformation") (pour rejoindre le groupe, envoyez une demande à l’adresse e-mail en bas de cette page ou faites une demande de rejoindre sa la liste de discussion)
Notes
[1] Hélas uniquement accessibles par une fenêtre pop-up lacunaire.
[2] Cet article est donc susceptible de contenir quelques approximations, qui seront corrigées, et bien sûr de s’étoffer.
[3] Alors que les revues de LexisNexis ne commencent au mieux (JCP G et E) qu’en 1995, les revues mensuelles en commençant, elles, qu’en mai 2004.
[4] Voir notamment cet article de Daniel Drew Turner pour Adobe sur Jakob Nielsen, le pape de l’ergonomie des sites web ("usability"), et ses conclusions directement dérivées des tests qu’il effectue : « D’abord, explique [Jakob Nielsen], le contenu avant tout : vous pouvez créer un super site et promettre la lune, mais si les visiteurs découvrent que ce n’est que du pipeau, ils partiront avant même que vous ayez le temps de prononcer "amortissement des coûts". Deuxièmement, Jakob Nielsen propose l’équation "utilisabilité médiocre = pas de clients". En d’autres termes, il est plus rentable d’investir son temps et son argent dans la conception d’un site utilisable plutôt que d’opter pour une structure tape-à-l’oeil orientée marketing. ».
[5] Cf les propos du "pape" de l’"usabilité", Jakob Nielsen : selon lui, ouvrir de nouvelles fenêtres du navigateur fait partie des "Top ten mistakes in web design".
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