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Les bases de données de mélanges en droit
Helinia, Paris 2, Toulon, CEDE, Tables de Mélanie Jaoul, Bibliothèque de l’Ordre et Mélangial

Qu’est ce que les mélanges ?

Les mélanges juridiques sont une drôle de publication qui contiennent un "mélange" de contributions rédigées par d’anciens collaborateurs ou collègues d’un professeur de droit prenant sa retraite de l’Université. Ce type d’ouvrage est conçu comme un hommage à l’enseignant sur le départ (on appelle cette personne le dédicataire) et les articles tournent autour d’un de ses thèmes (large) de prédilection.

Avant la publication de mélanges, il est possible à ceux qui ont connu le professeur (mais aussi à toute autre personne physique ou morale) de subvenir aux frais d’édition et d’impression de l’ouvrage par une souscription. Le prix est alors moins élevé qu’une fois l’ouvrage sorti, et les noms des souscripteurs y figureront.

Les outils pour trouver les articles publiés dans les mélanges

On parlera ici, non des mélanges, mais des outils permettant de retrouver les articles qu’ils contiennent. D’ailleurs, on devrait donc dire "catalogues" ou "listes" et non "bases de données". C’est plus précis, moins ambigu. En effet, ces "bases" sont soit des bases de données de références bibliographiques (titre, auteur etc.) des articles de mélanges, soit des listes PDF de ces mêmes références. Aucun de ces outils ne contient le texte intégral de ces contributions. Une fois une référence trouvée, il faut acheter (uniquement pour les plus récents) ou localiser en bibliothèque l’ouvrage. Trouver la bonne bibliothèque de droit peut se faire par le catalogue SUDOC : il suffit de taper le titre de la revue ou des mélanges.

On peut citer sept initiatives [1], certaines plus développées, d’autres moins [2] :

 Une véritable base de données payante, Helinia, réalisée par des juristes. Elle est plus complète (exhaustive selon le blog Données juridiques) que les suivantes : « plusieurs dizaines de milliers de contributions » répertoriées, selon le site.

 Les mélanges dépouillés dans le catalogue de la Bibliothèque de l’Ordre des avocats au Barreau de Paris (accès réservé).

 Le catalogue des articles de mélanges de la bibliothèque de l’Université Paris 2 Panthéon-Assas (cliquer sur ce lien puis sur "Rechercher des articles de mélanges"), plus complet d’après Rémy Lérignier (Université Poitiers, voir commentaire infra) que Pages de doctrine.
Il offre un autre avantage : la recherche par le champ Sujet permet de trouver des articles portant sur un mot-clé non présent dans le titre de l’article. Essayez par exemple avec Sujet = indivision : un des résultats ayant pour titre "La propriété collective existe-t-elle ?", avec le système plus limité de Page de doctrine ou des listes en PDF, on ne l’aurait pas trouvé.
Un inconvénient : la recherche par dédicataire ne semble pas possible, mais c’est moins important que celle par mots-clés.

 La base de mélanges de la BU Droit de Toulon. Même principe pratique que Pages de doctrine : on peut chercher par mot du titre de l’article et par dédicataire. A mon avis, les grands avantages sur Pages de doctrine sont que le moteur de recherche de la base de la BU de Toulon :

  • est en accès libre. Pas d’inscription préalable obligatoire comme chez Pages de doctrine
  • fonctionne sur le même principe d’indexer les mots du titre des contributions. Même réflexion pour le catalogue des mélanges de Paris II, qui offre même une indexation supplémentaire
  • a dépouillé plus de 500 mélanges
  • possède une interface simple et légère.

 Les Tables des mélanges est un fichier PDF librement téléchargeable et consultable, réalisée par Mélanie Jaoul, maître de conférences en droit privé à l’Université de Montpellier, et dont la dernière mise à jour date de décembre 2019 (306 mélanges dépouillés).

 Les Mélanges en droit francophone du Centre européen de droit et d’économie (CEDE, Essec). Il s’agit d’une liste sous forme d’une unique et longue page web, avec dédicataire, titre, éditeur, année, plus un lien vers le sommaire scanné en PDF de chaque mélanges.

 Le Mélangial, un des contenus de la base de données de références bibliographiques de doctrine Le Doctrinal (payant). Il est moins riche que les autres outils en terme de nombre de mélanges dépouillés puisque ce travail a commencé en décembre 2015. La bibliothèque de l’Ordre des Avocats de Paris contribue au dépouillement du fonds Mélangial.

A noter :

  • à part Helinia et le Doctrinal, tous ces outils sont dépendants des collections des bibliothèques correspondantes, ce qui peut limiter le nombre de mélanges dépouillés (peu pour Paris II Assas, dont les collections sont anciennes et très importantes)
  • ces outils sont mis à jour régulièrement (les Tables des mélanges de M. Jaoul deux fois par an maximum).

Pour aller plus loin, consultez la page Mélanges : des outils pour les trouver du Jurisguide. C’est le guide de recherche *le plus complet* — et de loin — sur le sujet.

Emmanuel Barthe
bibliothécaire documentaliste juridique

Notes

[1Source initiale : la page Mélanges du Jurisguide.

[2Pages de doctrine était un site gratuit pour les chercheurs en droit. L’inscription était obligatoire, probablement pour éviter un téléchargement illégal de la base. Mais exiger une inscription pour ce genre d’outil, ça faisait un peu dépassé.

C’était une base de données de références bibliographiques. Sa cible : la pensée juridique française. Son contenu : les références des mélanges et colloques en droit français, et des articles de doctrine "pure" de douze des plus grandes revues juridiques.

Pour la recherche, pas de mots-clés, juste titre, auteur et année. Mais le moteur était très rapide et on pouvrait trier les résultats.

C’était un précurseur et, à l’époque, un peu le Doctrinal des mélanges (comme le laisse entendre le site du Petit Juriste, à ceci près que Pages de doctrine n’ajoutait aucune indexation matière, contrairement au Doctrinal, et ne visait pas l’exhaustivité) et des articles anciens des grandes revues juridiques, mais les commentaires d’arrêts étaient exclus.

Y étaient indexés, au 10 février 2012 :

  • 12 revues. La Semaine juridique édition Générale (JCP G) et le Recueil Dalloz mis à part, ce sont des revues mensuelles ou trimestrielles à fort coefficient doctrinal et remontant loin dans le temps (par exemple : RTDciv depuis 1902, Revue de l’arbitrage depuis 1955)
  • 150 colloques et tous les travaux de l’association Henri Capitant
  • 300 mélanges.

L’éditeur était Pages de doctrine SAS (sa fiche sur Societe.com). Furent à l’origine de Pages de doctrine : Jean-François Hamelin, maître de conférences à l’Université de Saint-Quentin et Franck Goncalves, informaticien. Je n’ai pu savoir comment furent saisies les notices. Peut-être par scan puis OCR ?