Le peer review a du plomb dans l’aile ...
... et un prétendant : l’évaluation anonyme
Le "peer review" (relecture et évaluation des articles proposés pour les revues scientifiques) est en crise selon les Echos [1].
Soumis à une exigence de publication à tout prix pour conserver leurs financements et développer leur carrière ("Publish or perish"), les chercheurs peuvent enjoliver les résultats ... Il a d’ailleurs été constaté qu’il est impossible de reproduire de nombreuses expériences décrites dans des articles de revues en sciences dures et médecine. Et puis, il est dangereux de critiquer des collègues ou des directeurs de laboratoire. Enfin, les chercheurs manquent de temps pour lire les articles de leurs collègues et rédiger leurs évaluations, ils doivent eux-mêmes chasser les subventions et ... écrire.
D’où des alternatives qui se développent :
- PubPeer (cité par les Echos)
- OpenReview. OpenReview a été utilisé par exemple par des employés de Google pour publier leur "paper" présentant la dernière innovation projetée pour le moteur de recherche de Google web à la conférence ICRL 2018.
Ce sont deux sites créés, gérés et modérés par des universitaires et des chercheurs, exigeant des critiques argumentées et permettant aux auteurs de répondre aux évaluations. Mais surtout, ce sont des sites où la critique est *anonyme*. Et donc plus libre. Evidemment, ils sont basés aux Etats-Unis où la liberté d’expression est plus forte qu’en Europe.
Ces sites servent de plus en plus à publier et évaluer des pre-print. Et on voit, rendu public, le processus de dialogue et d’amélioration du "paper" qui en résulte.
Dans les deux cas, rien en droit, hélas ni en français. Pour l’instant ?
Emmanuel Barthe
bibliothécaire documentaliste juridique
Notes
[1] Quand la science fait son autocritique, par Yann Verdo, Les Echos.fr, 22 mai 2018.
Commentaires
1 commentaire
Le peer review a du plomb dans l’aile ...
Tiens, le numéro d’octobre 2018 de la revue Europe de l’éditeur juridique LexisNexis annonce que la revue vient de mettre sur pied un comité de lecture de quatre membres, auquel désormais les articles (tous ? je ne pense pas) seront transmis. Surtout, ils seront anonymisés avant transmission au comité.
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