Faire le point sur les abonnements aux journaux et magazines en ligne : une urgence
Deux récents articles doivent à notre sens amener les documentalistes et autres gestionnaires d’abonnements à des journaux à tirer la sonnette d’alarme et envisager d’urgence les alternatives :
Les éditeurs se mobilisent pour sauver Presstalis (Le Figaro 29 juin 2012)
Extrait (le gras est de nous) :
« L’avenir de la distribution de la presse en France va se jouer dans les prochaines semaines. La situation périlleuse de Presstalis [ex-NMPP], au bord du dépôt de bilan alors qu’elle assume les trois quarts de la distribution des journaux, a déjà amené les éditeurs, qui contrôlent les messageries, à prendre des mesures d’urgence. De son côté, le médiateur du crédit, Gérard Rameix, remettra lundi son rapport. Dans le même temps, un nouveau schéma directeur pour les dépôts de presse va faire l’objet d’une consultation publique. »
La chute de la maison Hersant / Annie Feitz, Les Echos 2 juillet 2012
Extrait (le gras est de nous) :
« La rupture des fiançailles entre le belge Rossel et le groupe familial qui porte son nom, Hersant Média, [...] [est] lourde de sens et de conséquences, car le groupe de presse quotidienne régionale que préside Philippe Hersant se retrouve brutalement seul, empêtré dans ses difficultés, faute d’un allié pour l’aider à redresser des journaux devenus structurellement déficitaires.
"Paris Normandie" a été placé en redressement judiciaire en février et ses 365 salariés attendent de savoir si l’unique offre de reprise déposée la semaine dernière sera acceptée par le tribunal de commerce. "L’Union" de Reims et les autres journaux du pôle Champagne Ardennes Picardie sont eux aussi menacés, à très court terme, de dépôt de bilan. "La Dépêche de Tahiti" vient d’être vendue à des hommes d’affaires locaux et "Les Nouvelles calédoniennes" sont en cours de cession. Restent les journaux du sud de la France ("Nice-Matin", "La Provence") et les quotidiens antillais, dont la rentabilité est encore satisfaisante mais ne cesse de décliner. Elle ne suffira pas, en tout cas, ni à financer les restructurations nécessaires ni à rembourser la lourde dette bancaire du groupe. Les 4 200 salariés ont de quoi être inquiets. La filiale de presse gratuite d’annonces Comareg [Paru Vendu], qui employait 3 000 personnes il y a trois ans, a tout bonnement été liquidée en novembre dernier. Remportant au passage le triste record du plus grand plan social de l’année. [...]
« L’échec du groupe Hersant est lié à deux péchés originels : s’être construit par endettement, sans capitaux propres. Trop risqué dans ce secteur. Et n’avoir pas réussi à adapter ses journaux à l’ère moderne », analyse ainsi un spécialiste du secteur. »
Les deux écueils en gras supra ne concernent pas seulement le groupe Hersant Média mais en réalité un nombre très important de titres. La récente hémorragie des petites annonces, parties vers des sites comme Le Bon coin — en attendant probablement Google —, annonce de graves problèmes pour la presse locale. Et la crise achève d’abîmer les recettes de la presse en diminuant drastiquement ses recettes publicitaires.
Au vu de ces informations — et de celles qui les précèdent depuis des années —, on peut penser que la chaîne de distribution des journaux et magazines généralistes et écofi papier est en danger. Qui sont nos sources de veille écofi.
Les gestionnaires d’information et d’abonnements, s’ils ne l’ont pas encore fait, devraient lister les sites web des journaux favoris, leur caractère payant ou pas ou partiel et vérifier le cas échéant si leur structure a les abonnements en ligne nécessaires (aux journaux en ligne eux-mêmes ou à un aggrégateur comme Pressedd, Europresse ou Lexis-Factiva).
Emmanuel Barthe
documentaliste juridique, gestionnaire d’abonnements
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