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Legifrance et les autres n’ont pas de fil RSS ? Gênant mais contournable

Créer un flux RSS pour un site web qui n’en possède pas
Les services de création de fils RSS recommandés

Les sites officiels et le RSS

Certains (doit on dire beaucoup ?) se plaignent que ne figurent toujours pas de flux RSS sur beaucoup de sites publics — et non des moindres, comme Legifrance (à part le sommaire par e-mail du JORF, mais l’e-mail est hors concours dans cet article :-) ou la Cour de cassation [1] ou encore les Bulletins officiels (BO).

Seuls les sites éloignés de France ou au minimum de son administration semblent avoir plus de liberté pour créer des fonctions de veille par le RSS. Exemples :

On a plus généralement l’impression que les sites publics ont interdiction de créer des fonctionnalités de veille — même basiques comme les alertes e-mail, les newsletters et les fil RSS [2]. Alors que le grand public et les associations — et pas seulement les professionnels — en ont besoin. Et la diffusion du droit ne s’en porterait pas plus mal ...

Pour les plus pressés et ceux que la technique effraie, ils peuvent récupérer des fils déjà créés grâce aux services précités. Mais ils sont très rares. Un exemple : les circulaires, un service créé par Guillaume Adréani, ex-responsable de la documentation du Défenseur des droits, grâce au service Feed43 : circulaire.legifrance.gouv.fr.

Certains services en ligne permettent de contourner ce manque : ce sont des services de création de fils RSS. Ils créent des flux RSS à partir de quasiment n’importe quelle page web.

Les services de création de fils RSS recommandés

Voici les services de création de fils RSS recommandés et utilisés par la communauté des veilleurs français.

Attention : les services à modèle d’affaire "freemiums" (version très limitée gratuite, payant pour avoir plus) sont généralement plus pérennes que les purement gratuits [3].

 Basiques :

  • Politepol : version gratuite limitée à 20 fils et des versions payantes. Sans inscription, le fil ne dure que 14 jours. Par le développeur biélorusse Alexandr Nesterenko. C’est un des favoris de Christophe Deschamps
  • Feedfry. Là aussi, un des favoris de Ch. Deschamps
  • Feed43, un service russe assez technique mais puissant : expressions régulières acceptées, création d’un nombre illimité de flux, avec une mise à jour toutes les six heures. Version payante avec mise à jour toutes les heures. Serge Courrier a publié un remarquable tutoriel détaillé sur Feed43 : Transformer une page d’actualités en fil RSS ? Un tutoriel complet avec Feed43 (mai 2018)
  • Fivefilters Feed Creator : limité à 10 résultats par fil. On peut acheter le logiciel pour l’installer sur son propre serveur à partir de 20 euros
  • Deltafeed. Une version gratuite limitée à 15 fils et des versions payantes. Deltafeed est le travail d’un développeur Allemand
  • Exileed permet de créer des fils RSS pour les seuls réseaux sociaux suivants : Vkontakte (le développeur d’Exileed est lui aussi russe), Google+, Twitter, Instagram, Facebook, Youtube, Tumblr, Periscope et d’autres. Site HS à décembre 2021 [4].

 Plus "industriels", avec essai gratuit :

  • Feed43 : voir supra. Clairement, il faut le classer ici aussi, vu la puissance de ses fonctionnalités
  • FetchRSS (ajouté, cf les commentaires infra) : la version gratuite étant très limitée [5], c’est fondamentalement un service payant. Très simple d’utilisation, il offre en option un délimiteur (pour créer un fil RSS ne fonctionnant qu’à partir des modifications d’une partie de la page suivie) et gère les grands réseaux sociaux : Facebook, Twitter, YouTube, SoundCloud, Instagram et les deux grands sites marchands que sont Amazon et eBay
  • dernier arrivé : Inoreader (probablement le meilleur lecteur professionnel de flux RSS pour veilleur) permettait déjà depuis 2015 de créer des fils RSS à partir du contenu de son Inoreader. En avril 2020, ses développeurs lui ont ajouté une fonctionnalité clé, appelée Web feeds : celle de convertir les modifications de quasiment n’importe quelle page web en flux RSS. Voir le mode d’emploi publié par Christophe Deschamps sur son blog Outils froids [6].

Gratuit et open source mais très technique/geek :

  • RSS-proxy. A installer soi-même sur son serveur.

Attention, les grands réseaux sociaux ont supprimé leurs fils RSS natifs, il faut donc passer par les solutions alternatives recommandées par la communauté :

A noter (mais assez complexe à mettre en oeuvre) : il est possible de créer un fil RSS à partir des résultats d’un Google Search Engine (GSE). Voir l’article Créer des flux RSS sur Google Search via Google Custom Search Engine (mai 2016) rédigé par des étudiants du Master Intelligence Economique et Stratégies Compétitives de l’Université d’Angers.

Pour trouver de nouveaux services de création de fils RSS

Des pistes pour trouver d’autres services de création de flux RSS, voyez ces tutoriels :

Et pour votre veille sur le RSS, abonnez vous :

Ok, j’ai un fil RSS. Maintenant, j’en fais quoi ?

A l’aide d’un des outils mentionnés plus haut, vous avez créé un flux RSS. Ce que vous voyez dans votre navigateur web, c’est du code avec une adresse (URL) au-dessus.


Voilà ce qu’il y a "sous le capot" dans un fil RSS. Ca a l’air compliqué, mais non : on y trouve le titre de la page nouvellement publiée (title), sa description, le lien pour y aller (link), ici un lien vers un tweet. Au-dessus, l’adresse (URL) du flux. C’est ça qu’on va copier-coller dans le lecteur RSS

Il ne vous reste plus qu’à copier-coller l’adresse du flux RSS au bon endroit dans votre lecteur/agrégateur de flux RSS. Un lecteur RSS comme The Old Reader (gratuit jusqu’à 100 fils), Feedly, Inoreader (payant mais le meilleur lecteur RSS en termes de fonctionnalités à l’heure actuelle) ou Netvibes (gratuit, fonctions avancées payantes) voire la version payante hébergée pour 15 dollars US par an de Miniflux (critique très positive de NextINpact) et le tour est joué [8].

Notez qu’on peut, avec certains outil filtrer par mots-clés les fils RSS reçus avant de les renvoyer, toujours en RSS. C’est pratique pour éviter d’être noyé sous les nouvelles informations. La limite : ces filtres se fondent généralement sur les seuls mots présents dans le titre ou la description, pas dans le corps du texte. Voir à cet égard :

Et si vraiment, in fine, on veut recevoir ça par email, on passe par un service "RSS to Mail" :

  • Blogtrottr. La version gratuite est un peu lente mais tout à fait correcte et permet la création d’un nombre illimité de fils. Gros avantage sur la concurrence des gratuits, Blogtrottr est fidèle au poste. C’est un service qui a apparemment trouvé son modèle d’affaires à lui et dont le propriétaire n’a pas la folie des grandeurs (je connais Blogtrottr depuis ses débuts vers 2010). 12 ans d’existence, c’est rare dans ce secteur
  • en plus de Blogtrottr, le meilleur selon lui, Ch. Deschamps recommande, parmi les services gratuits RSS to Mail, Feed2Email, Feedrabbit et Feedlivery [9]
  • Rss 2 Mail et Mail 2 Rss par Denis Szalkowski, formateur consultant (2015)
  • le logiciel de messagerie Thunderbird de la fondation Mozilla peut recevoir/lire directement les flux RSS, ainsi qu’Outlook de Microsoft [10]
  • mettre à jour cette liste avec une requête Google "RSS to Mail" OR RSS2Mail OR "RSS to email".

Tout ça est un peu compliqué, certes, mais nécessité fait loi. Et puis, on n’a plus tellement le choix : si un bibliothécaire/documentaliste/veilleur/chercheur n’est pas un geek aujourd’hui, quel peut être son avenir professionnel à long terme ?

Emmanuel Barthe
bibliothécaire documentaliste et veilleur juridique

Notes

[1La Cour de cassation a récemment, en passant son site sous Drupal, oublié de recréer ses fils RSS. Mais pas l’AMF, qui est elle aussi récemment passé sous ce CMS.

[2Exceptions notables : les sites des deux juridictions suprêmes suivantes : Conseil constitutionnel, Conseil d’Etat.

[3Pérennité des solutions de veille : élargir la dualité gratuit/payant, par Serge Courrier, LinkedIn Pulse, 6 avril 2018

[4Queryfeed a fermé en novembre 2020. Il était très simple d’utilisation : tapez les mots recherchés, lancez, vous obteniez le flux RSS, copiez-collez le dans votre lecteur RSS (voir le mode d’emploi du RSS infra). Il offrait un grand nombre d’opérateurs et de champs mais se restreignait à convertir en RSS les postes Twitter et Instagram. Malgré ce nom très américain, le développeur de Queryfeed était russe. Selon lui, le site gèrait 1,5 million de requêtes par jour.

[55 fils gratuits seulement, avec de la publicité dedans et la périodicité de rafraîchissement du fil est de 24 h...

[6Feedity : un service essentiellement payant qui était facile à utiliser, est devenu New Sloth.

[7Serge Courrier a même publié sur Slideshare une présentation de 343 slides sur le sujet, consultable gratuitement : Lecteurs de fils RSS pour les professionnels - Etude comparative 2014.

[8Pour les geeks, les vrais, les durs de durs, on peut aussi recommander, open source et à héberger soi-même sur son serveur :

[9Quatre services gratuits pour recevoir des flux RSS par email, par Christophe Deschamps, Outils Froids, avril 2019. NB : Ch. Deschamps considère que « IFTTT et Zapier, services d’automatisation bien connus et qui proposent des solutions puissantes pour le Mail2Rss (au moins pour Zapier), sont en revanche décevants pour le Rss2Mail » (l’auteur a inversé dans son billet Mail2Rss et Rss2Mail).

[10FeedsAPI (payant) : le site feedsapi.com n’est plus en ligne.