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La presse française est mal partie

La presse française ne va pas bien, tout le monde ou presque le sait.

Mais sait on à quel point elle va mal ?

Les chiffres de l’Office de la Justification de la Diffusion (OJD) sont édifiants. Jetez donc un coup d’oeil aux derniers chiffres de diffusion payée disponibles pour les quotidiens nationaux.

Deux exemples :

  • Les Echos : en mars 2009, ils vendaient 122 379 exemplaires quotidiens. En février 2010, 115 993 exemplaires. Soit une baisse de 5,21% en un an. De mars 2008 à février 2009, les Echos avaient perdu seulement 0,70%. Les années précédentes (2005-2008) avaient vu en revanche une légère progression
  • Le Monde : sur les mêmes périodes, il perdait respectivement 5,22%, 3,28% et 11,59%. Le journal ex-de la rue des Italiens ne cesse de reculer. Pas étonnant qu’il ait régulièrement ponctionné la trésorerie de ses filiales (notamment Télérama et les Publications de la Vie Catholique) et que le groupe de presse espagnol Prisa s’apprête à le reprendre. Le Monde perdrait ainsi très probablement son indépendance rédactionnelle [1].

Chez les quotidiens nationaux, seule l’Equipe semble s’en sortir. Et cette baisse de la diffusion payée n’est probablement rien à côté de l’autre baisse, celle des revenus publicitaires.

Dans le même temps, comme le fait remarquer André Schiffrin, les internautes ne passent que 8 mn par jour en moyenne à lire la presse en ligne. En clair, ce n’est plus de la lecture informée, mais du survol de titres à 80%. Or, non seulement les titres simplifient, déforment l’info, mais également ils ne disent rien des nuances, suggestions, implicites, qui sont souvent le plus important dans une presse française très auto-censurée.

Autre remarque intéressante de cet éditeur franco-américain : nulle crise de la presse au Japon ni en Allemagne. Où pourtant Internet est très développé ... Alors ?

Alors on peut se poser la question : la presse française donne t’elle à lire à aux Français des sujets qui les intéresse ? Plus précisément : le but des journaux français — l’Equipe et le Parisien exceptés — est il vraiment d’écrire pour leurs lecteurs ? Ou se situe t’il ailleurs ?

Notes

[1Le Monde » court après 125 millions d’euros / Emmanuel Schwartzenberg, Electron Libre 19 avril 2010.